Écrins 16-17 mars 2019 – Formation sécu glacier II

le 13 mai 2019 , par Fabien JOURNET , 1691 vues

Bon, on va dire que j'attendais de dompter le nouveau site pour poster ce CR de formation régional Que quelqu'un d'autre à écrit depuis longtemps.

Merci à Pierre pour le compte rendu, Merci à tous les participants pour ... ben la participation! Et Merci Jean-Pat pour le hasard!

Fab.

 

Samedi 16 mars

Le rendez-vous était donné pour 08h30 au Col du Lautaret, la majorité des participants est déjà présente aux alentours de 8h… Est-ce pour la ponctualité ou pour avoir le temps de boire un café ? Dans tous les cas la 2ème option est effective.

Le breuvage englouti et les salutations effectuées entre Guenilles, Marseillais et autres Lyonnais, on part pour s’équiper et se regrouper au pied des Pics de Combeynot. Mais l’heure n’est pas au ride mais aux exos. 2 groupes sont formés, le premier qui part avec Étienne pour s’exercer à la progression et la descente encordé, et le deuxième dont je fais parti, part avec Fabien et Greg pour l’enrayage de chute. On s’encorde néanmoins pour rejoindre notre zone de chutes.

Fabien nous explique puis nous démontre en situation avec Valérie, l’enrayage de chute, la pose d’un corps mort, le transfert de masse et le mouflage. C’est ensuite à chaque duo de s’initier avec le premier de cordée qui saute d’une corniche et le second qui enraye la chute (avec un contre assurage en cas de pépin pour ne pas retrouver les 2 en bas de la corniche). Jusque là, rien de bien méchant.

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Sauf que poser un corps mort dans une neige sans cohésion tout en ayant le baudard en tension qui vous cingle les reins et vous entraine vers la corniche (ben oui parce que y’a toujours le premier suspendu au bout de la corde…) fait qu’il faut parfois refaire son trou d’ancrage parce qu’on a trop glissé avant d’avoir pu y enneiger le piolet… Et rebelote !

Finalement, tout le monde est mouflé de la « crevasse » et on se pose pour un rapide déjeuner avec le groupe d’Étienne qui nous a rejoint.

Phase 2, on passe à l’ascension encordés pour prendre un peu d’altitude et faire un exercice de passage de rimaye fictive. Vient maintenant la partie tant attendue et tant chérie : le ride encordé ! Je l’avais déjà pratiqué avec des snowboardeurs mais là je découvre la descente avec des skieurs et c’est encore pire. Je comprends rapidement que l’on n’a pas la même façon de rider et ça occasionne de nombreuses chutes. Pour ma part j’en ai retenu que le meilleur combo est le snowboardeur derrière (car il peut freiner et gérer la vitesse en continu) et les skieurs devant.

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Phase 3, on se retrouve tous au jardin botanique, non pour ses p’tites fleurs mais pour sa devanture qui permet de poser des cordes et s’exercer à la remonté sur celles-ci.

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Tout le monde ayant réussi à remonter en autosauvetage de sa crevasse, on prend le chemin du gîte.

Douches, apéro et délicieux repas bien travaillé, suivis de digestifs dont la diversité des parfums floraux ferait pâlir le jardin botanique… S’en suit une soirée tranquille pour certains et un dodo profitable pour d’autres.

Dimanche 17 mars

Lever à 7h pour le petit déj et départ vers 8h, l’objectif est de choper les premières bennes de la Grave à 9h. L’idée n’est pas mauvaise mais la réalité tout autre. Arrivé à la gare, on se croirait devant un Apple store pour la sortie du modèle dernier cri…P3171493

Je ne sais même plus à quelle heure on a décollé ni même quand on est arrivé à destination. Moi qui n’aime plus les remontées mécaniques, ça ne m’a pas donné envie de m’y remettre. Mais bon, je comprends que tout le monde n’ait pas le temps ni l’envie de se taper 1750 m de D+ à pattes…

Bref, tout ça pour dire qu’on a tout de même fini par arriver au Col des Ruillans à 3200. De là on s’est séparé en 3 groupes pour mettre en pratique une partie des exercices vu la veille mais cette fois en conditions réelles, c'est-à-dire sur glacier.

Je pars avec le groupe de Greg et on progresse en 2 cordées vers le Col de la Girose (3514).

P3171496 rOn serpente entre une crevasse et une pente raide et on termine l’ascension jusqu’à une rimaye. On sort les crampons et j’étrenne enfin ma broche à glace en posant un point au-dessus de la rimaye. De là, j’ai la chance de passer en tête pour progresser sur une pente raide et glacée, poser des broches et rejoindre le replat au-dessus, à proximité du col. L’ambiance est bien prononcée quand seuls le bout des pointes de mes crampons sont ancrés dans la glace et me permettent de tenir sur le « mur ».

On se regroupe et s’équipe pour la descente avec un départ en rappel, planche ou skis aux pieds pour passer le raide. Puis c’est parti pour un premier ride jusqu’au Col des Ruillans où l’on retrouve tout le monde et on enchaîne avec une descente sur de la neige de qualité variable au fil de notre avancée. À 1700 on récupère les bennes qui nous ramènent à la gare de départ.

Petit débrief et conseils, un dernier verre pour certains et puis chaque voiture ou camion reprend le chemin du retour.

Merci à Étienne, Greg et Fabien qui ont pris de leur temps pour nous enseigner et faire pratiquer ces techniques, et merci à chacun pour son implication dans les exos et sa participation à la bonne ambiance générale.

Pierre

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