Raid à ski: de Suède à Norvège

le 5 avril 2019 , par Gerard MENNETRIER , 1912 vues

Comme chaque année, l'activité Ski de Rando Nordique, s'organise pour traverser des régions montagnes scandinaves. L'objectif: traverser de Suède en Norvège, sur le cercle polaire arctique (66° nord), en parcourant plusieurs massifs: en Suède: le Bjorkfjall, le Vinedelfjall, et en Norvège: le Melkfjellet, le Krabbfjellet, le Gressfjellet, et le glacier Okstinden.
Après un vol sur Stockholm, nous atteignons notre point de départ: Ammarnas, en train puis en bus.

4 refuges suédois, puis 12 refuges norvégiens, vraiment très confortables, très cosy, personnalisés chaleureusement par les bénévoles de la DNT. On s'y installe dans de bons fauteuils et canapés et on dort dans les couettes de la DNT.

On peut y trouver une guitare, un sauna, des coussins tricotés main, des chaussettes de laine. Ils sont tous équipés de panneaux solaires, qui assurent l'éclairage led du refuge, et parfois des prises allume cigare avec lesquelles nous pouvons recharger nos smartphone, appareils photo, liseuses, baladeurs.

Remarquons que les refuges norvégiens (les "hyttas", comme ils les appellent) sont plus confortables et mieux équipés que les suédois: vaisselle et équipements de cuisine en abondance.

Première chose en arrivant au refuge: allumer le feu dans le poele Jotul (toujours très efficace grâce à l'écorce de bouleau qui s'enflamme mieux que du papier).

puis aller chercher de la neige dans les seaux inox et dans toutes les casseroles disponibles, que l'on fait fondre sur le poele et sur la gazinière. L'ouverture de la bouteille de gaz est souvent à l'extérieur.

Ensuite, nous déneigeons nos pulkas avant de les rentrer, ainsi que nos chaussures de ski pour ne pas salir ni humidifier la cuisine, salle à manger et chambres du refuge. Quand la température intérieure peut être à -10°C, il faut quelques heures de chauffage intense pour la remonter au dessus de zéro. Ce n'est que le lendemain qu'on approchera des 20°.

Le sac diner est sorti. Chance pour celui qui se décharge de 2kg de sa pulka. Il appréciera la différence de poids le lendemain matin. Evidemment, si nous trainons nos pulkas derrière nous, ce n'est pas pour le plaisir, mais pour emporter toute la nourriture pour 15 jours ainsi que quelques effets personnels, sans oublier le matériel collectif (pelles, réchaud, gamelle, abri Zdarsky, corde, pharmacie, trousse à outils, peaux de rechange, couvertures survie).

En début de raid, la pulka est lourde: 23kg pour descendre à une quinzaine de kilos en fin de parcours. Ouf !

L'après midi, les aliments patiemment déshydratés en début d'hiver, se regonflent tranquillement dans une casserolle sur le poele, en exhalant leurs odeurs apétissantes.

Avant le repas, nous débriefons sur la journée, autour du cérémonial du whisky: juste le contenu d'un bouchon par personne: 5 à 10 cl tout au plus. Pas de quoi nous saouler.

Partis d'Ammarnas en même temps que le groupe de Gérard Créton qui prend une route plus au sud, nous les retrouvons à l'avant dernier refuge: le refuge Rabothytta, sur le glacier.

Refuge à l'architecture design ou nous nous abritons 36 heures à l'abri d'une tempête impressionante: vents de 100 à 120 kmh qui ne nous permettent même pas d'aller chercher de l'eau dehors.

Heureusement qu'il est équipé de toilettes à l'intérieur, contrairement à la plupart des autres refuges ou il faut parcourir 50m la nuit, pour satisfaire ses besoins.

On convient souvent de disposer d'un seau d'eau sale dans le sas d'entrée, pour se soulager la nuit. 2 d'entre nous ont pris la précaution de se munir d'UriBag: même plus besoin de sortir de leur lit ! Malin.

Sur ce raid du 27 février au 15 mars, nous avons eu globalement de bonnes conditions. La neige est tombée en abondance le lendemain de notre arrivée pour adoucir les faces et arêtes glacées.

Le vent a soufflé mais pas au point de nous empêcher d'avancer. Le soleil a souvent brillé, et les températures autour de -15°C, parfois -25 avec une pointe à -30 n'ont pas entamé notre enthousiasme, du moment qu'on est bien équipé et qu'on prend quelques précautions à la sortie du refuge au moment ou on prépare l'attelage des pulkas.

Beaucoup de chance aussi autour du matériel. Peu d'avaries:
- un bras de pulka Fjellpulken qui se décroche régulièrement de son harnais,   
- un bras de pulka fait maison qui se déboulonne,
- 2 rondelles de bâtons cassées par le froid,
- 2 paires de peaux de phoque à ré encoller,
mais aucune fixation cassée. Le groupe est content. Colette, Gérald, Bernard et Denis quittent la Norvege alors qu'Evelyne et moi  rallions le 2eme raid. Nous nous séparons avec un pincement de coeur à Trondheim, après ces 15 jours passés dans le décor sublime des montagnes scandinaves.

 

 

 

 

 

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