Game of Nuts

le 1 septembre 2018 , par Georges TOUSSAINT , 2966 vues

E du 23 & 24 juin 2018

encadrant. Gilles DIEUMEGARD

co-encadrant. Aurélien PERZONNAZ

organisateurs festivités. Petronela MART et Fabien CULAZ

 

C’est par un frais matin d’été, qu’une partie des aspirants alpinistes du CAF GO, se retrouve à nouveau sur le parking de l’anneau de vitesse à 6h du mat’.  Départ vers  le col de la Croix de Fer...

 

L’approche au refuge de l’Etendard fut douce et régulière. Nous le gagnerons sans autres difficultés, que celle de ne pas trop s’écarter de la piste 4x4 ^_^ Partiellement enneigée, cette dernière n’est pas empruntable pour les livraisons motorisées. Et donc les fûts de bière n’ont pu être montés sous la contrainte du fouet. La question à ce niveau-là, est de savoir si nous l’avions su avant, aurions-nous choisit cette course ?

 

Après un briefing annonçant les festivités du week-end, nous nous répartîmes en 2 groupes. L’un avec Aurélien, pour les rappels et les relais, non loin du refuge et l’autre avec Gilles, pour les marches d’approches, rocher et utilisation des coinceurs. Les aspirants alpinistes finalement, c’est comme les cordes : dynamiques et tournants. Et tous ont pu pratiquer et se perfectionner.

 

Le groupe d’Aurélien, aura le privilège d’ouvrir un rappel dont on se souviendra longtemps l’arrivée. Une belle lande de neige étroite, suspendue sur une rimaye. C’est cela aussi l’alpinisme - le terrain d’aventure.

 

Du coté de Gilles, après quelques belles enjambées dans un paysage post hivernale anachronique, nous nous adonnerons au jeu des coinceurs. En effet, les primevères disputent le territoire aux énormes névés tardifs. Les gardiens nous confirmerons qu’il y a un mois de retard sur la fonte. Mais tant mieux mes amis !! Sinon, pour ce qui est du jeu des coinceurs, il s’agit de mettre en duel quelques aspirants, et de les placer un nombre égal de coinceurs en un temps record. Ce jeu entend certaines règles d’étiques, et nous terrons le nom d’un aspirant ayant pensé qu’il serait bon de caler des coinceurs sous des cailloux pour gagner un peu de temps. Non mais !! Comme si Gilles pouvait être dupe. C’est ça aussi l’alpinisme : gagner du temps sur les manip’.

 

16-17 h, retrouvailles sur des chaises longues installées en rosasse. Le débrif se déroule en toute simplicité autour de quelques bonnes bouteilles de bières !! C’est ça aussi l’alpinisme : toujours parer aux problèmes de livraison.

 

Au moment de définir les cordées du lendemain, l’unité du groupe permet difficilement d’annoncer ses préférences. Entre la peste et le choléra, qui choisiriez-vous ? Pour « éclater » cette unité, et associer ensemble 2 êtres par la corde, les coinceurs câblés furent à nouveau d’une grande utilité. Placer 2 jeux de coinceurs dans un sac opaque, faite en tirer un par participant et réunissez les paires. Le hasard aura voulu qu’un bonhomme de 90 kg se retrouve avec une jeune fille de moitié moins. Cet aspect cruel du jeu de la vie (tout est possible, tout est réalisable), entend toutefois un volant sur prussik pour rééquilibrer les poids dans les passages difficiles, et une progression en flèche. Le « gros » devant évidement, avec Gilles pour rétablir l’équilibre dans la force !! Cette anecdote n’aura aucune importance quelques lignes plus loin.

 

Après un repas chaleureux, le plus dur pour trouver le sommeil n’aura pas tant été les ronflements de Yv-- ou encore de Gi--, mais un mal bien plus déloyal encore ; les enfants. La proximité du refuge depuis la route permet à de nombreuses familles de venir profiter de l’espace.

 

Levés à 3h30 du mat’, départ une heure plus tard, direction le col du Grand Sauvage. Nous parviendrons à dépasser par la rive gauche du lac blanc une procession d’une trentaine d’individus d’une même entreprise. La qualité du cramponnage professionnel face à la dualité de l’amateurisme en basket... lol. Nos amis de Thalès avec Carotte et les autres, étaient rudement enhardis, soyons honnête.

 

Une fois les lacs passés, le manteau neigeux a ce quelque chose de spécial. Il est strié par une texture en cellules. La pluie aura également formé des sillons plus réguliers et plus accessibles pour notre avancée.

 

L’antisurface au-dessus du verrou glaciaire derrière nous, nous nous attaquerons au couloir par la moraine latérale du glacier (1ère fois que je place 3 « nous » à la suite) et progresserons dans ce dernier par une série de relais en corps mort, coinceurs, Green Boots et ancre à neige (l’idée étant de faire avec ce qu’on a sur place). Arrivés au col du Grand Sauvage, il nous appartient de nous acharner ou pas, à l’ascension de la cime. Acharner car c’est à se demander à quand remonte la dernière fois qu’un alpiniste est passé par là. La voie est jonchée de gravats de tous calibres. Nous parviendrons un par un, step by step, à nous jucher sur une niche à 50 m au-dessus du col. La progression lente et périlleuse nous fera poser un rappel pour passer à la suite du programme, sans avoir eu l’occasion de dépoussiérer ce géant gréseux.

 

Nous avions prévu de redescendre par la Crête septentrionale du Grand Sauvage. Au départ de la descente, le brouillard s’invita. C’est tellement plus sympa dans ces conditions. Une 1ère tentative infructueuse nous fera revenir sur nos pas. Dans cette action, nous perdons la 1ère cordée. C’est aussi ça l’alpinisme : le partage des connaissances. Une demande officielle a été faite auprès du Ministère des Sports pour donner leurs noms à cet endroit - lol. Nous avons donc fait demi-tour, pour aller chercher l’arête centrale, nous conduisant en toute sécurité vers un ressaut en désescalade. Nous reprendrons pieds dans un couloir en neige à 45°, qui verra faillir le « gros », retenu d’une main de fer par sa partenaire moitié moins lourde. C’est aussi ça l’alpinisme : les miracles.

 

Le retour au refuge se fera à bons pas, car une fois encore un impératif horaire de taille, nous habités. Il s’agissait d’arriver sur place avant que les gardiens ne redescendent dans la vallée, afin de nous servir une dernière bière.

 

Merci à tous pour ce doux weekend en Ré majeur - très riches en apprentissage et en relations humaines.

 

 

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