Pâtes aux algues sous l’orage de mai

le 1 septembre 2018 , par Georges TOUSSAINT , 1402 vues

Encadrant | Gilles DIEUMEGARD

Coencadrant | Frédéric LHOSTE

Participants | Anouk VALLEE, Aurélien CARLIER, Charles ROUSSARD, Gaëlle PRIGENT, Petronela MART, Yvon THARRAULT, Georges TOUSSAINT

1er weekend du cycle d’alpinisme estival en perfectionnement sous la responsabilité de Gilles DIEUMEGARD.

 

Rendez-vous aux aurores samedi matin, pour une embardée alpine en Vanoise. Nous arrivons sur les coups de 8h à Champagny-le-Haut, au bout de la route. Je suis heureux de retrouver ce petit bout de paradis.

Ce joli pays est resté endeuillé durant de longs mois, après la disparition de Zézette sur la fin de 2017. Cette Dame a été la restauratrice la plus charismatique que les locaux aient jamais rencontré. Qu’est-ce qu’on y manger bien chez Zézette, castagné et materné au gré de son franc parlé. Une mère... M’enfin reprenons, ce weekend n’est pas un pèlerinage pour nos jeunes aspirants alpinistes grenoblois...

 

A 2 heures de marche du parking, nous voici au refuge du Plan des Gouilles. Et quelle surprise cela a été de trouver les portes fermées... (Note perso. Cette mésaventure nous est arrivée cet hiver au refuge de l’Arpont non loin de là. Attention aux refuges en Vanoise !!). En réalité, il est probable que depuis la fonte de l’épais manteau neigeux, personne ne soit monter débloquer les portes du bas. Yvon a eu la bonne idée de passer par l’échelle de secours menant au dortoir, pendant que Aurélien et Georges bricolaient à ouvrir la porte du bas. Les deux façons de faire fonctionneront finalement.

 

Après un briefing sur les objectifs du weekend, nous voilà parti pour une progression encordée dans les contres pentes alentours. De jolis raidillons se prêteront assez bien à quelques chutes volontaires. Nous évoluons principalement sur une neige transformée ayant une certaine cohésion, mais qui n’a cependant pas connu de regel depuis un bon moment. Le risque ne viendra pas tant de sous nos pieds, que d’un sombre horizon, nous amenant l’orage. Le météore nous gâchera à peine le plaisir. Le temps d’installer une pyramide de piolets en para tonnerre, l’orage avait déjà tourné.

 

Sous l’œil amusé et bienveillant de Gilles, nous aurons revu un joli panel des techniques de progression alpine, d’assurage, rappel, chute... en neige.

 

Viens le moment de se retrouver au chaud dans le refuge près d’un bon feu. Séchage des affaires, atelier d’anneaux de corde, ravitaillement d’eau, préparation du repas et autres civilités détendues bien méritées. C’est donc durant le repas, que le «fil rouge» du weekend sera défini. «La récurrence à laquelle tu es capable de manger des pâtes». La gamelle aura fait le diner, le petit déjeuner et le déjeuner du lendemain...

 

Couchés pour les plus tardifs à 22h, pour un levé à 3h du matin. Cela contredit étonnement l’idée du weekend que l’on peut se faire durant la semaine de travail.

Une fois le départ lancé, la progression s’effectuera pas la moraine latérale jusqu’au col du Glacier de Becca Motta (2828). L’alpi d’été sur neige, en dessous d’une certaine altitude, est privé de regel. Grosse inquiétude des années à venir par ailleurs ; la remonté du permafrost.

Des averses fines au début passagères, laisseront place à une pluie plus intense... faisant but. Le glacier apparait comme spectaculaire, mais peu engageant de nuit, soumis au vent et à la pluie. C’est avec remort que nous constaterons la venue de l’accalmie sur les coups de 6h. Mais aurions-nous eu le temps d’atteindre le sommet avant 10h si nous avions levé le camp un peu plus tard ? Autre leçon enseignée en milieu montagnard : il n’y a pas que sur la corde que l’on se fait des nœuds. A la descente, un renard bien panaché croisera notre chemin à l’orée du refuge, histoire peut être de nous faire penser à autre chose :D

 

Après un petit déjeuné bien copieux, nous reprendrons les manip de cordes sous l’oeil impassible de Jo le Chamois, la masquotte éternelle du refuge. Assurage sur glacier, dégagement d’une victime en crevasse, comparaison des techniques (mouflage avec ou sans poulie...)

 

La descente s’effectue en début d’après-midi sur des landes de neiges rougies par cette algue printanière. L’orage annoncé le dimanche, aura eu finalement 24 heures d’avance.

 

Détendage en terrasse à Champagny-le-Haut.

 

Merci à Gilles et à Frédéric pour leur encadrement bénévole.

La prochaine à l’Etendard !!