arête et couloir montagne du barlet (belledonne)

le 14 décembre 2016 , par Jean-Louis VIDEAU , 1363 vues

Il est 7 heure lorsque nous partons du pont de la betta à prabert. Nous montons en direction du lac de crop pour rejoindre orionde et la montagne de barlet. La neige fait son apparition sous orionde,  elle est transformée en surface,  faire la trace devient pénible dans la dernière montée vers le col qui coupe la montagne de barlet.Nous arrivons enfin au pied de l'arête, la marche d'approche nous a pris 3heures.

L'arête est enneigée mais la neige transformée est en bonne condition. Nous commençons par un petit couloir suivi d'une pente raide pour rejoindre l'arête. L'arête même enneigée reste d'un niveau F/PD, certains passages très aériens et des ressauts rocheux demandent quelques précautions d'assurage. Vers 11h30 nous rejoignons le sommet au niveau du grand replomb, avec 10 personnes le rappel n'est pas envisageable, et la désescalade de l'arête est un très bon exercice. Je rappelle qu'à la descente plus qu'à la montée la neige augmente le risque de chute et qu'il faut assurer sérieusement tous les passages exposés. Le retour se fait normalement pour toutes les cordées sauf une qui prend de plus en plus de retard. Au dessus d'une zone rocheuse plus raide, le premier hésite avance un pied, tape du pied, revient en arrière, le manège dure une dizaine de minutes. Comprenant que la situation est complètement bloquée,  Je lui dis de passer sur le coté de  l'obstacle car ce ressaut ne fait que quelques mètres de largeur, il lui faudra encore 5 minutes pour se décider à contourner le passage rocheux en passant dans la neige. La fin de la course se finit sans autre problème.

La source du blocage a été un manque de pratique et donc un manque de confiance dans l'utilisation des crampons sur le rocher, ainsi qu'un manque de confiance dans l'assurage du second. Taper plusieurs fois du pied en crampons ne sert a rien sauf à détruire la neige ou la glace qui pourrait vous retenir : on tape une fois pour ancrer les crampons et ça doit tenir. Sur le rocher taper ne sert strictement à rien, les crampons ne vont pas rentrer dans le caillou, il faut rechercher les grattons qui vont retenir les pointes des crampons, le plus facile et le plus sûr  est alors de descendre en marche arrière à 4 pattes plustôt que debout en marche avant.

La réaction de la cordée n'a pas été la bonne, constatant que le passage était trop difficile pour leur niveau, il fallait tout de suite chercher une autre solution pour franchir l'obstacle. Heureusement qu'il faisait un temps ensoleillé, frais et sans vent, il n'y avait pas d'urgence. Etre bloqués sur une arête en plein vent, dans le froid et le mauvais temps, peut se terminer plus ou moins bien. Si le premier en situation de blocage stresse trop pour rester lucide, celui qui assure doit maintenir la corde suffisamment tendue pour que le premier se sente en confiance et il doit prendre rapidement la direction des opérations pour débloquer la situation. Le contournement de l'obstacle par la droite ou par la gauche était parfaitement visible et sans difficultés, il fallait juste regarder en dehors de la trace. L'autre solution était de mouliner le premier en marche arrière et à 4 pattes.

Nous avons rejoint le col vers 13h30, le groupe décide alors de prendre le déjeuner au soleil à l'abri du vent. Lorsque nous entamons la descente de la pente raide sous le col, la neige a été transformée en surface par le soleil et la neige botte sous les pieds. Là c'est le manque d'anticipation qui est en cause, il aurait été préférable de manger après la descente de la pente raide. Nous rejoignons une zone de la pente qui est restée à l'ombre pour retrouver une neige plus sûre. A 16 heures nous rejoignons les voitures.

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