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Do you Riou ?

le 25 mars 2016 , par Pierre LIECKENS , 1720 vues

Do you Riou ?

Yes we Riou, ont répondus d'une seule voix Micha & Pierre à l'appel lancé par leur cher Prez !!!

Le menu proposé : La combe du Riou depuis Monestier, nuit au refuge Cézanne, puis retour par le col de Monêtier le lendemain.

Soit une sortie sur deux jours avec ambiance glaciaire, des sommets mythiques en veux-tu en voilà, des passages en altitude (>3000m, passage max 3440), un retour aux sources avec une nuit à la dure, pour des hommes des vrais !

Ça c'est le topo, mais dans la réalité est-ce que tout s'est déroulé comme prévu... sans de perfides guenillages venant troubler le bon déroulé de ce festin !?

Le rendez-vous a été donné à l'espace comboire pour un départ à 6h15 et être prêt pour les premières bennes de Monêtier-les-Bains.

Le voyage se déroule sans souci, avec la route de secours du chambon qui est bien ouverte (heureusement premier guenillage évité), et qui permet de se mettre dans l'ambiance du wk : des panneaux "route de secoure" de partout, une route qui zigzag dans tous les sens et à double sens, pas large, sans parapet, on comprend mieux le manque de communication pour éviter les bouchons/accidents sur cet itinéraire vital pour les gens de la vallée !

Nous serons tout au long du trajet dans une ambiance de seul au monde, thématique du périple qui nous attend...

On arrive à Monêtier à 8h20 remonté comme des pendules !!! On sort le matos, on se prépare avec tout notre attirail, la broche elle est bien là, la poulie elle est où ? Ah oui c'est ici, la corde ? ha oui elle est déjà autour de mon coup, et notre piolet entre les dents, tout nous semble bon, on est paré !

Et la premier Guenillage... Le Micha s'aperçoit qu'il a oublié sons casque à gre... mais tel le guerrier qu'il est son bandeau type Rambo lui suffira pour se protéger la tête !!!

Le temps de prendre un café, le forfait et nous voilà sur notre arrête à 10h près à basculer par le col de la Montagnolle vers le Lac de l'Eychauda. Le passage du col/traversée se fera sans souci, l'enneigement étant bon et loin d'être béton.

10h30 nous délaissons notre planche pour rechausser les raquettes et attaquer notre itinéraire de montée via le glacier de Séguret Foran, le dôme de Monêtier, avec un petit passage au seuil du rif pour apprécier la vue et ensuite le col de Séguret Foran pour attaquer cette fameuse Combe du Riou narrer par Willy et son équipe de l'époque, et qui avait laissé notre Prez tant rêveur... Ca y'est on y est le rêve est devenu réalité !!!

Résultats des courses après plus de 1000m de déniv dans une bonne fournaise, les sacs chargés à bloc, l'altitude nous faisant tirer la langue (on n'est pas acclimaté), le panorama à apprécier, car tout bonnement magnifique : Le Pelvoux, le Pic sans nom, Aile froid, Barre des écrins, glacier blanc, glacier noir, et les traditionnelles photos des guerriers : nous serons prêt à affronter la combe à 14h !!

Alors pour le panorama de la descente on ne se fait pas trop de souci, mais question neige ça donne quoi ?

Nous ne sommes pas les premiers, mais sur le début de la combe il reste encore de bon petit passage avec un peu de poudre sur les bas-côtés, ensuite la neige s'alourdira fortement au fil de la descente, pour devenir bien soupeuse avec pas mal de boulettes sur la toute fin en raison des purges des derniers jours bien ensoleillés (Pertuis remember, hein Micha ?!)... Cependant pas de soucis elles sont molles, et nous les pourfendrons sans problème !!!

Du coup on s'en tire plutôt pas mal, vu la longueur de la descente (1300 D-) : impossible d'avoir les mêmes conditions entre le haut et le bas.

Combe du Riou finie, on fera le plein de chaleur avec un piquenique au soleil (conseil de notre sage président depuis le début du périple, emmagasiné, emmagasiné...), avant de rentrer dans l'ombre du Pelvoux qui balaye notre frigo : le pré de madame Carle et son refuge : la Cézanne !!

La fin de journée sera dédicacée à l'agencement de notre chez nous (Etienne pourquoi tu creuses l'entrée de la cabane ?! c'est une porte à double entrée et y a la place pour que la partie haute s'ouvre :P), et surtout à la principale tâche : produire notre eau... Car deuxième guenillage, nous n'avons prévu qu'une cartouche de gaz de 100g pour faire notre bouffe et notre eau, et la journée du lendemain s'annonce des plus chaudes... ça va taper fort...

Nous voilà donc partis en expédition sur notre pré, telles des âmes errantes dans le grand blanc, armés jusqu'aux dents avec pelles & piolets, et surtout, les oreilles toutes ouïes à la recherche du bruit salvateur de l'or bleu qui s'écoule... Cependant, il faudra nous résoudre à changer d'idée car seul le bruit de crissement de nos pas dans la neige se fera entendre dans la quiétude qui nous entoure...

C'est à ce moment précis, après de nombreuses théories les unes plus folles que les autres (que je n'exposerai pas ne voulant pas choqué l'audience...) qu'un membre de la team se révélera de par ses aptitudes... notre élagueur... car oui nous sommes en plein milieu d'un petit bosquet de mélèze. Tel un grand sage, il nous apprendra à distinguer, un mélèze mort d'un vivant (cf l'écorce des arbres), et nous donnera pour mission d'aller récupérer du bois pendant que lui s'occupera du feu... (Je ne vous ferais pas le compte rendu de la recherche du bon spot, mais nous avons bien dû en tester 3 ou 4 avant de nous décider...)

Ca y'est l'eau coule à flot tout comme le rhum et autres joyeusetés qui viendront nous réchauffer et nous détendre auprès du feu... nous voilà rassurés, même si cet or bleu a un petit gout de fumé (nos fringues aussi !!!).

La soirée et la nuit se passeront sans souci dans une bonne humeur et dans la convivialité (Etienne tu ronfles changes de position :P !!)

Ca y est c'est le matin, ça pique, il est 5h45 et nous partirons du refuge à 7h30... 30 minutes se sont évaporées avec le thé par rapport au timing prévu, mais c'est pas grave, on a la patate !

La montée se passera bien, mais longue et éprouvante ~1600m dans une neige dure, puis croutée/cassante au niveau du refuge du glacier blanc, puis poudreuse à l'ombre, pour finir par être collante (ça bote !!!) et soupe au soleil (glups !!! ça devient bien pourri par ici...) l'ensemble de l'itinéraire sera à tracer car pas de trace de montée, seul une trace de descente viendra nous aider au niveau du refuge du glacier blanc...

Les deux petits « passages expo » de l'itinéraire se passeront sans problème, l'un en raquette et l'autre en crampon pour le passage final (avec un bon brassage à la clé), via une petite vire suspendue afin d'atteindre le col de Monêtier (14h30...).

Voilà on peut enfin respirer, reprendre des forces en cassant la croute, et surtout continuer à nous rincer les yeux avec le panorama du coin... La descente se fera en très bonne neige : poudreuse sur 1300m, le top !!!, même si nos guiboles commencent à s'entrechoquer sous l'effet de la fatigue !! Et ensuite en mode border cross ludique (500D-) afin de rejoindre la station et prendre la traditionnelle bière pour trinquer à ce beau baroude !!

Nous reprendrons notre route de secoure toujours en mode solitaire, loin des bouchons, c'est agréable après cette aventure un peu hors du temps...

Merci à notre Prez pour avoir partager son envie et à notre élagueur pour nous avoir permis d'étancher notre soif !!

Pierrot Pierrot

Les photos c'est là et y en a un paquet :)

L'équipe

The team !