Nous nous étions donné rendez-vous au prisme à 11H pour une sortie annoncée catastrophique météorologiquement parlant. Pour motiver les troupes, Pierre nous a raconté la célèbre histoire du "Hublot de 15H", un conte souvent narré aux enfants pour les endormir. Après cette belle histoire et quelques présentations, le groupe s'est séparé, répartissant ses membres dans les véhicules, utilisant le coffre de toit de Lolo pour acheminer nos planches parfaitement rangées dans leurs housses.

Quelques kilomètres avant d'arriver au point de départ de la randonnée, nous avons été accueillis par quelques flocons, annonçant l'arrivée de neige fraîche pour la journée.

Skis aux pieds pour certains, raquettes pour d'autres et skis pour les plus intrépides d'entre nous, nous avons entamé cette petite ascension de 1000 mètres de dénivelé. Malgré une météo nuageuse, nous avons pu progresser sans trop de problèmes tout en maintenant une bonne visibilité. Après le classique "Ah, j'ai trop chaud, il faut que j'enlève une couche" et quelques arrêts pour nous restaurer, nous sommes arrivés à 200 mètres de notre objectif.

Une dernière pause, une pause froide avec la tête dans les nuages. Deux choix s'offraient à nous : s'arrêter ici sagement pour rester dans une zone encore dégagée et commencer la descente, ou continuer quelques minutes à la recherche du fameux "Hublot de 15H". Pleins d'ardeur et avides d'atteindre notre quête, nous sommes partis à la recherche du Graal, à la recherche du soleil et d'une vue dégagée.

À quelques mètres de notre objectif, le vent s'est calmé, la luminosité a augmenté, la chaleur s'est fait sentir, et nous avons consulté nos montres. Nous étions arrivés au sommet de la randonnée à pile 15h. Nous nous sommes retrouvés sous un soleil digne des tropiques, un ciel bleu comme le lac d'Annecy. Nous avions réussi, nous avions trouvé le Hublot de 15h ! Avant de repartir, nous avons décidé de garder nos peaux au chaud afin de pouvoir remonter et profiter à nouveau de ce hublot.

Bouleversés par cet événement, nous sommes redescendus dans la descente en prenant soin de tous nous garder à vue avec ce soleil éblouissant. Après quelques mètres, un premier arrêt pour vérifier que tout allait bien, mais malgré nos efforts, nous avons failli à notre devoir et avons laissé derrière nous deux de nos camarades. Ils ont dû vouloir profiter un peu plus du soleil pour parfaire leur bronzage. Nous avons donc appelé Lolo, qui, avec Pierre-Yves, faisait partie de notre équipe disparue. Restant sans nouvelles, nous avons décidé de descendre un peu plus pour nous retrouver au début de la combe, là où le soleil était caché par les nuages, nous offrant une meilleure visibilité. Bingo, nous avons retrouvé nos âmes perdues !

Après quelques échanges, nous sommes repartis profiter enfin de notre glisse bien méritée. Après cette première descente, je me sens plus léger. Est-ce la descente dans la neige fraîche qui me fait ressentir cette sensation, ou le fait d'avoir trouvé le hublot ? Ah non, c'est simplement que j'ai perdu mes peaux pendant la descente... Heureusement, nous avions déjà décidé de faire un peu plus de dénivelé pour profiter un peu plus de la neige, et cela a été salutaire pour moi. Nous sommes remontés en split, en raquette, en ski pour les plus téméraires d'entre nous, et à pied. Lors de notre réascension, un jeune garçon que nous avions croisé a retrouvé mon sac de peaux et l'a confié à Renaud. Deuxième miracle de la journée, les dieux du Hublot étaient avec moi aujourd'hui.

Les nuages descendant, nous sommes repartis dans la descente. Après de la neige fraîche et un boardercross sapineux, nous nous sommes retrouvés sur une route enneigée pour finir cette aventure. Certains sont arrivés aux voitures plus vite que d'autres. On entendra les rumeurs d'un anti-fart appliqué sur la planche de Garance, qui aura descendu à une allure d'1 km/h.

L'aventure du Hublot de 15h s'est finie par quelques bières, quelques chocolats chauds, des crêpes et une crêpe pas assez chocolatée.

Victor C