Des Guenilles bipèdes dans le col du Sambuis

le 29 février 2016 , par Bernard NGUYEN , 1623 vues

Qu'est-ce qui définit une Guenille ? Préférer un surf à une paire de skis ? Enchaîner les Guenillages ? L'amour de la Goudale ? Peut-être un peu de tout ça à la fois. Toujours est-il qu'aujourd'hui, c'est un groupe composé quasi exclusivement de skieurs/euses qui se rend au col du Sambuis – selon nos huissiers, il n'y aurait qu'un seul split board, et aucune raquette, aux pieds des Guenilles qui partent de Valmaure, s'orientant vers la combe de Tepey, avec pour objectif final le col du Sambuis. Le groupe avait été prévenu par son bienveillant encadrant : « Dimanche la météo devra être au beau fixe alors prévoyez crème solaire et autre casquette ». Il ne faudra pas attendre longtemps pour voir la majorité du groupe s'arrêter en chemin pour enlever quelques couches de textile superflu et se tartiner le visage de crème pour éviter de ressembler à un homard (ou un raton laveur, selon le choix des lunettes). Dès le parking, il était manifeste que nous n'étions pas les seuls à avoir opté pour cette course aujourd'hui ; ce qui, vu la météo estivale et l'exposition de la sortie, n'est pas surprenant.

Quelques passages de ruisseaux où deux types de philosophies se révèlent : ceux qui déchaussent, et ceux (celui ?) qui préfère(nt) traverser les eaux skis au pied – ski caillasses, flemme, principes ? On ne le saura jamais. Dans la combe de Tepey, l'une des participantes, constatant l'exposition plein sud de l'autre côté de la combe et l'état du manteau neigeux, lance un prophétique « ça craint un peu ça non ? ». Le groupe continue sa montée dans la joie et la bonne humeur, profitant du paysage sublimé par le soleil radieux.

Nous atteignons alors enfin la combe nord qui recèle la plus grande partie du dénivelé de la sortie. Le groupe s'étire alors un peu, et chacun entame la montée avec abnégation. Fini la rigolade, le rythme de sorties de vannes diminuent autant que la distance entre les participants augmente – sécurité oblige. Au milieu de la combe, un skieur plus matinal que nous passe entre les participants de la sortie. Le bruit de ses skis sur la neige plaquée éveille quelques inquiétudes, qui heureusement se révéleront plutôt infondées ! À l'exception d'un petit accroc matériel pour l'un d'entre nous (qui a parlé de malédiction du split board?!), le groupe atteint rapidement le col du Sambuis, y découvrant une vue sublime (notamment les Aiguilles quelques chose…) qui fera office de décor pour le déjeuner. On a vu pire !

Il est décidé à l'unanimité que vu l'état de la neige, de nos jambes, et l'heure, il vaut mieux en rester là et descendre directement. La neige de la combe nord se révélera pas mal du tout, on trouve de la bonne poudre sous une fine couche cassante. C'est d'autant plus agréable que des camarades skieurs qui étaient déjà passés avant nous ont eu le bon goût de nous laisser de larges pans vierges de toute trace ! La grande classe. Je ne sais pas si on pourra en dire autant de nous…

À mesure qu'on descend, la neige s'alourdit – eh oui, il fait chaud aujourd'hui ! On a ainsi droit à du ski d'avril au mois de février, mais bon, on avait compris que cette saison-ci, il fallait s'attendre à tout. Notre repassage par la combe du Tepey est l'occasion de vérifier qu'effectivement, certaines plaquées de la combe sud craignaient bel et bien : elles sont parties pendant que nous étions là-haut. C'est à pied que finit la majorité du groupe, l'enneigement en début d'après-midi étant quasi-nul au voisinage de Valmaure. La sortie aura tenu ses promesses en terme de météo : ciel grand bleu, pas un nuage tout le long. En terme de neige, on a pu trouver des pentes très honorables en début de descente, ce qui était plutôt inespéré. Bref, une bien belle sortie !

Charles P. - Guenille Bipede