Guenillages et grosse pow-pow

le 29 février 2016 , par Matthieu MARTIN , 1679 vues

Ce qu'il y a de bien avec le guenillage, quand on est une guenille, c'est qu'il finit toujours par vous rattraper...

Pourtant, cette fois-ci, j'avais tout prévu pour une sortie top moumoutte, sans accrocs. Et tant pis pour la guenille d'or,  j'ai encore quelques bonnes années devant moi pour décrocher le titre.

Pour vous dire à quel point j'étais préparé : j'ai remisé le split et ressorti les bonnes vieilles paire de raquettes et planche-à-neige ! Ainsi armé et affublé de mes plus beaux atours (mes complices de toujours: mon bonnet jaune et mon écharpe que tous me jalousent) j'étais parti pour la sortie parfaite.

Oui mais voilà, nous tous, à la section, sommes liés par le grand pacte du guenillage qui fait qu'au bout du compte, si tu ne vas pas au guenillage, celui-ci viendra à toi...

Bref, la sortie en question :

  • Objectif: Pic de comberousse. Une magnifique face nord.
  • Les joyeux compères du moment: Barbara, Anthony, Joris, Pierrot-Pierrot, Jeff (Parisien en vacances) et notre expert cartographe (c'est sa passion), j'ai nommé, Maitre Rama
  • Le rendez-vous: 7h00 à Pinsot. Ah oui, parce que je dormais sur place. Et qui dit dormir sur place, dit dormir plus longtemps et être en pleine forme le jour-J. Quand je vous dis que ce devait être la sortie parfaite!

6h30. J'étais chaud bouillant, terminant mon petit dèj' quand je reçois un message de Joris : "On va avoir 15min de retard"... Bon, pas d'inquiétude, les 15 minutes réglementaires sont respectées.

6h45. Nouveau message : "Bon, on retourne chercher une paire de peau sur Gre. On roule pour la guenille d'or"...

7h00. Je retrouve Jeff et Rama à Pinsot (comme quoi les anciens ont le sens de la ponctualité). On part à la recherche d'un bistrot histoire de prendre un café en attendant les guenilles de Grenoble. Sauf qu'il n'y a pas de bistrot ouvert à cette heure-ci dans les environs...

7h45. Retour à Pinsot. Ceux partis de Grenoble débarquent et on se met en route pour la bourgeat noire.

8h10. Check Arva. Ca y est la sortie commence !

Au bout d'un vingtaine de minutes, alors qu'on monte tranquilement dans la forêt, on perd de vue Jeff et Joris. On continue à monter tout doucement en se disant qu'il nous rattraperons.Sauf que le temps passe et on ne les voit toujours pas apparaitre... Des groupes de skieurs nous rattrappent et nous dépassent, toujours pas de Jeff ni de Joris. Un couple de skieur nous informe qu'un de nos deux compères aurait un problème de raquette...

On  décide donc de s'arrêter et de les attendre. Nous sommes environ 150m sous le refuge de l'Oule. Lorsqu'ils nous rejoignent, il s'avère en effet que Jeff à un souci de raquettes : il a perdu une des goupilles... La première réparation n'a pas fonctionné; la deuxième (à l'aide d'un anneau de porte-clé) non-plus; la troisième (avec des colliers de serrage) pas mieux...

Joris, ayant distancé Jeff, le cherche au loin

Il faut alors admettre que, comme l'a si bien dit l'intéressé lui-même : "là où la plupart se serait lové dans la neige en position foetale, sucant leur pouce et appelant leur maman", Jeff, tel un  guerrier de la raquette bancale continua son chemin vaille que vaille. Comme quoi Paris ne l'a pas encore complètement transformé.

J'ai un peu perdu le fil du timing, mais il doit bien être plus de 10h quand on arrive au refuge. Farfouillant autour du refuge, Jeff, dans une ultime tentative de réparation, dégotte un bout de fil de fer qui, miracle, fera l'affaire !

Anthony et Jeff dans l'ultime tentative de réparation de la raquette

Entre temps, j'ai fait une boulette : j'ai laissé filé Pierrot qui s'impatientait depuis un moment en voyant passer les hordes de skieurs à l'assaut du vallon. Et là, une fois parti le Pierrot, difficile de le rattraper... Sauf pour Rama la bomba ! Le groupe s'éffiloche donc le long de la pente avec Rama et Pierrot à la proue, le reste de la troupe montant tranquilement derrière.

Les guenilles portent leur criox

Plus tard, plus haut... Enfin, ça y est ! La face est là ! Devant nous ! Bon, pas vraiment accueillante, la face... Il faut dire qu'entre temps, les nuages ont pris les sommets et que là où nous sommes un vent frisquet et un tantinet violent nous tient compagnie.

C'est donc là, au pied de la face, que nous retrouvons un Pierrot congelé qui s'adonnait à son activité favorite depuis notre sortie au Pertuis : m'attendre.

Pierrot semi-congelé et moi dans la célèbre danse du réchauffement au pied de la face

Bon, plan A : monter direct dans la face pour voir les conditions d'un peu plus près et avec un peu de chance s'abriter du vent...

Mais où est Rama ? Ah ben Rama, il est parti au col...

Bon, plan B : tous au col.

C'est donc dans la tourmente que nous rejoignons Rama et le Col de Comberousse où nous chaussons rapidos.

Chaussage au Col de Comberousse

Ca n'a pas l'air terrible comme ça, mais je peux vous assurer qu'une fois redescendu d'une centaine de mètres, à l'abris du vent et sous la couverture nuageuse, la descente s'est avérée excellente ! Un vallon bien large avec de quoi faire sa trace pour tout le monde, une bonne poudre porteuse et c'est avec une fluidité digne des plus grands free-riders de la planète que nous avons rejoint le refuge pour un casse-croute bien mérité.

Le ride, c'est la vie !

Après le repas, nous reprenons la descente et Rama nous propose, sur un air de qui m'aime me suive, d'emprunter un chemin de traverse pour rejoindre le bas du verrou sous le refuge. Et nous, ben Rama on l'aime. Alors on l'a suivi...

Sauf que, je ne sais pas si c'est sa mémoire qui flanche où s'il s'était trompé de carte mais toujours est-il que notre expert cartographe (c'est sa passion) nous guida là où, force a été de constater, ça ne passait pas...

Moi je dis :

Nous sommes donc tous remontés d'une bonne cinquantaine de mètres pour reprendre l'itinéraire standard de descente.

A près ça, une bonne descente bien tranquille jusqu'à la voiture.

Au final, une bien belle journée, pleine de joie et de bonne humeur, une neige au top et plein de bons souvenirs que ces 1700m forts en aventures.

Matthieu.

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