Canyon Gorgette et Craponoz

le 28 septembre 2023 , par Thomas MICHON , 319 vues

Gorgette et Craponoz

Ca faisait un moment que j’entendais parler de la fameuse cascade de Craponoz et de son rappel de 120m (apparemment le plus grand rappel en fil d’araignée d’Europe). Aussi quand j’ai vu sur l’agenda du caf que Thomas proposait d’aller y faire un tour, j’ai sauté sur l’occasion ! Et tant qu’à faire, j’ai aussi sauté de mon vélo pour aller m’écraser par terre… Mais qu’à cela ne tienne, l’opportunité était trop belle pour la laisser filer, donc me voilà samedi matin à 8h tapantes devant le local, enrubannée de tulle et de compresses.

Notre fine équipe était composée de Thomas, Albane, Jérôme, Lucie (de Chambéry) et moi-même. On me dit que Bruno aurait dû être de la partie mais il a préféré faire la grasse mat.

Nous partons à 2 voitures direction Bernin, en Chartreuse. Sur la route, on profite du festival de montgolfières qui s’offre à nous grâce à la Coupe Icare, mais arrivés sur le parking du bas, dans la fraîcheur matinale, on se demande ce qu’on fait là - surtout Jérôme, qui n’est pas fan de très grandes verticales. Thomas quant à lui est très heureux de pouvoir sortir les talkies-walkies.

Pendant qu’on fait la navette, il nous propose de présenter notre “météo personnelle” : pour ma part, mis à part le fait que je me traîne comme un âne boiteux, je suis très contente d’être là. Tellement contente que je me porte volontaire pour enkiter la corde de 120m. Bon au final à 20m de la fin il a fallu enlever le bidon qui était au fond du sac pour que tout puisse rentrer, donc c’est Albane qui s’en est chargée… Mais l’intention y était !

Nous nous engageons dans la première partie, suivant le charmant ruisseau de Gorgette. C’est une petite balade forestière entrecoupée de 2 cascades de 18 et 17 mètres.

La brume se lève, ça donne une ambiance un peu fantastique. Puis on arrive au premier grand cassé, qui se franchit en trois rappels de 60, 15 et 60m. Le dernier, qui peut se descendre en plein dans l’actif, est vraiment très chouette ! D’aucuns diront que cette cascade est encore plus belle que la finale. Possible, mais elle est définitivement moins impressionnante…

Ensuite vient la liaison un peu fastidieuse avant la cascade de Craponoz. Que des petits ressauts, mais ça donne l’occasion à l’initiée de l’équipe (moi) d’équiper aussi un peu (heureusement sous l'œil vigilant de Thomas parce qu’à un moment j’ai failli descendre sans recoiffer mon huit).

Arrive enfin le clou du spectacle. Sur le plateau des petites roches où Craponoz se jette dans le vide, on surplombe la falaise d’environ 140m de hauteur. Albane, qui s’occupera du fameux relais intermédiaire, se fait briefer. Jérôme se prépare psychologiquement. Lucie profite de la vue sur Belledonne en tenant le premier relais. Quelques barres chocolatées, un dernier pipi pour la route et Albane nous dit au talkie qu’elle est prête à recevoir le premier. Jérôme part, je passe en deuxième. Arrivée au bout des premiers 20m, je suis réceptionnée par Albane. Mieux vaut éviter de regarder en bas : 120m plein gaz, même sans avoir le vertige, ça prend aux tripes quand même ! Et tant qu’on y est, de regarder le relais, qui consiste en un gros clou soutenu par un câble amarré un peu plus haut : confiance confiance !

Je me lance dans le rappel bien concentrée. Gros tirage sur les 60 premiers mètres, ça fait travailler les épaules. A un moment je réalise que je suis pendue en plein vide à 30 mètres de la paroi, et les arbres ont l’air tout petits au loin (ceux que je distingue parce que j’ai pas mes lunettes), mais étrangement une sensation de plénitude m’envahit. C’est si beau ! La cascade fait des petits arc-en-ciel avec le soleil pendant que je tourne sur moi-même. A mesure que je me rapproche du sol, la descente devient plus facile, il faut faire attention à ne pas prendre trop de vitesse. Puis enfin, la terre ferme !

Je vois Jérôme, il est grand sourire lui aussi. La fierté et le soulagement de l’avoir fait !

Lucie, Thomas et finalement Albane, qui a géré comme une cheffe, nous rejoignent peu après pendant que je prends des photos. On rappelle les cordes sans trop de difficulté (merci la poulie) et on les love (avec un peu plus de difficulté) (du moins pour la 120m).

Quelques minutes de marche plus tard nous sommes déjà de retour à la voiture, pour profiter d'un pique-nique bien mérité agrémenté d'une bière fraîche, sous un beau soleil.

La corde de 120m quant à elle retrouvera sa place au local, en attendant la prochaine grande verticale.