Une Guenille chez les Déterlous 

le 20 mai 2024 , par Pierre POISSON , 330 vues

Une Guenille chez les Déterlous 

Tout commence par un message de Maxime, début Janvier, cherchant des encadrants pour le week-end Déterlou.

Par chance, courant Novembre, Gaël avait eu l’extrême intelligence de nous faire un mail nous expliquant c’est quoi les déterlous. 

Ce groupe semble plutôt cool, donc je me dis pourquoi pas. Sachant qu’Aurélien et Jésus semblent vouloir être de la partie. 

Au final, Aurel a cédé au chant des sirènes (j’aurais dû lui filer des boules quies) et Jésus a préféré d’autres apôtres ;) 

Seul et délaissé, je commence à m’inquiéter sérieux du week end. Puis arrive le premier couperet, début Février : 

• Mail : « Salut Pierre, tu as quoi comme idée de sorties pour dans 1 mois et demi ? » 
• L’une des voix dans ma tête : «  Help !!!! Comment on peut organiser une sortie 1 mois avant, on m’a jamais appris ça aux Guenilles! Déjà, le Mercredi soir pour le samedi ça parait être un exploit, là c’est tout simplement impossible ». 

Moulte mails plus tard, j’ai le grand plaisir de choisir mon groupe à l’avance. La bonne vieille technique du Am, stram, gram, Pic et Pic et colégram (je me prépare à la tranche d’âge des 18-30 ans) et paf je tombe sur 5 gars voulant au max 1000-1200 et 3,1 de difficulté. 

Le jeudi, avant « ledit week-end », je me dis qu’il va falloir se pencher sérieusement sur la sortie pour faire valoir notre réputation de Guenille. Objectif: sortir le grand jeu, à la Willy, trouvant toujours la fraiche et le soleil, même en face Nord. Avant d’allumer l’ordi, j’allume la tireuse et me sers une bière : il est 18h, ça sent la bonne soirée de préparation. 

1h et 12 minutes plus tard, quelle ne fût pas ma surprise quand je ne trouva aucune sortie autour du col du Lautaret avec 1000-1200 et 3.1. 

Cherchant l’inspiration, je m’hydrate. Quelques bières plus tard, je décide de faire à ma sauce et de ne pas pousser trop de curseurs à la fois : une zone connue puis on verra bien.

Les 5 déterlous arrivent vers 19h, je lache la sourie les mains moites, me voilà stressé… 

Un peu d’échange cordial du style : « salut ça va ? Oui ça va et toi ? Oui ça va » … 

Et au final, je me dis qu’on va bien s’amuser

Je les interroge sur leur moyen de locomotion. Je déchante après les 4 premières réponses : ski, ski, ski, ski …., puis le Messi répond : Splitboard !! 

Mes neurones lâchent un « ouffff » et ma bouche un « merci Alex R d’être là, on sera deux à s’ennuyer à la descente » 

Nous échangeons sur les différentes possibilités et nous partons sur un plan au pont de l’Alpe qui nous permettra de tricoter à notre guise. 

Rendez-vous donc samedi 06H du matin à l’anneau de vitesse. Il pleut et le ciel n’est guère engageant. On vise un petit café au col du lautaret mais, n’aillant pas de Guenille dans le groupe, nous n’avons pas de retard et par conséquent nous arrivons bien avant l’ouverture du café de La Ferme (très bonne adresse si jamais). Et merde alors, pourquoi Joris n’est pas dans le groupe, on l’aurait eu l’ouverture. 

On part direction Roche Robert pour esquiver le vent et le plan marche. Nous descendrons une belle moquette. Tout le monde est ravi. A tel point que le groupe se chauffe à monter dans le vent direction le col de l’Aiguillette. Après X questions du styles : « vous êtes sûrs de vouloir continuer, on va se faire rouster au col » et X fois la réponse « Oui-Oui », nous montons au col. Quelle ne fût pas notre surprise quand, tenant tout juste debout et pouvant à peine s’entendre, nous nous faisons rouster par le vent. 

Nous nous réfugions dans une « fausse crevasse », repérée au préalable, et nous attendons patiemment un sk.. pardon, un spliteux, oui notre Messi, qui galère un peu avec le matos ;) 

Au final, nous ripons un peu sur le dénivelé et on termine à 1500-1600 au lieu de 1000-1200. Mais on aura trouvé 50 cm de peuf, le tout au soleil. Objectif donc validé, jeune Padawanille a suivi conseil Willy 

Quelle surprise en arrivant au gîte où nous retrouvons le groupe de Jérome : ils ont fait tout juste 1500 au lieu des 2000 annoncés … oups pas sûr qu’il fallait le dire ça ;) 

Après avoir pris place dans nos beaux dortoirs grand luxe, arrive le moment du repas. Et là, 47 plats végétarien, un coup à provoquer un infar à Lolo. Je tiens à préciser, Lolo, qu’il semble que personne ne soit mort de faim et que le lendemain ça avançait pas mal en montée. Comme quoi, chose qui pourrait sembler complètement ahurissante, mais ne pas manger de viande ne pose pas de soucis. Et en plus c’était grave bon !!! 

Suite à la petite réunion encadrants, nous proposons les sorties en libre inscription …

Et là, quelle ne fût pas ma triste surprise quand je découvris qu’une seule personne s’était inscrite à ma sortie alors que nous sommes 3 à proposer la même sortie… Merci Hugo, je t’en serai tout ma vie reconnaissant, peut-être que tu es un peu plus le Messi que le Messi ou tu es peut-être juste Hugo ou bien Moïse. Je ne sais plus trop.

Je commence à me questionner, à me sentir mal aimé, à me rappeler ce que mon grand père me disait quand ça m’arrivait petit  : « En même temps Pierre, tu as vu ta gueule …» 

Puis j’ai repensé à ce que ma maman me disait : « Pierre ne t’inquiète pas, c’est juste que tu es différent ». C’est donc ça !!! Tout ça, parce que je suis un snowboarder!! L’inclusion ça va 5min, mais dès qu’on parle de ce qu’on met sous nos pieds, il n’y a plus personne !! 

 De toute façon je vais créer un groupe de snowboardistes, où on pourra échanger sur nos ressentis et notre mal être, nos expériences difficiles aves les skieurs, notre volonté d’avoir un lieu safe - suis-je une nouvelle fois con, ce groupe existe, c’est les Guenilles !! 

 Je me dis cool, la 2e partie de soirée commence, je vais pouvoir noyer mon chagrin dans un verre de génépi ! mais non, encore tout seul. Tout le monde sur les jeux de société et personne à la coinche. Rama, ce n’est plus ce que c’était cette jeunesse. 

 Petit principe de vie : en cherchant bien, on trouve toujours. Nous arrivons à monter 2 teams de coinche. Et là se fût du Grand Mendez, une victoire éclatante !!! Lolo, surement toujours abasourdi par les 47 plats végétériens serait resté sans voix après une telle victoire. 

 23h30, plus personne, tout le monde au dodo ….. Je me sens seul, il est où Didier nu dans la neige avec sa perruque bleu, et Joris saoul sur le piste de danse, et David à ne pas vouloir se faire porter, et Fabien en DJ set un peu rayé, et Simon à manger de la galette  et Maël la tête dans le saladier du Punchc…. 

Bon au final, je vais au lit aussi.

L’avantage d’une telle soirée, c’est que tu te réveilles frais comme un poisson. 

Avec le sans faute de la veille, j’attaque le chambrage dès le matin. C’est facile quand tu vois 43 skieurs chercher une voiture et un chauffeur sur le parking. C’est un peu moins facile quand Gaël te demande de compter tout les gens du groupe, avec tout le monde qui bougent entre des voitures. Une organisation digne de Guenille experte. Au final, par le plus grand des hasards, personne ne restera sur le carreau

Pour nos 3 groupes qui ne font qu’un, direction le vallon du Fontenil pour une grosse collective vers les jumelles Sud. D’après Evelyne, nous devrions être le seul groupe au soleil. Il s’agirait bien plus qu’un Hublot cette fois. Et Bim après avoir passer le col du Lautaret dans les nuages, nous voilà au parking avec un grand soleil !!! 

Je n’aurai pas du autant l’ouvrir sur les skieurs. Je reçois un petit retour de bâton au démarrage. Au moment de chausser, j’anticipe (n’oublions pas le dicton de Jean Pat, notre grand seigneur : si tu hésites c’est que tu as déjà la réponse) et je mets mes couteaux. Là, je vois que ça bouge à un endroit où ça ne devrait pas bouger : 

« Et merde, j’ai pas vérifié les vis de mes nouveaux supports couteaux », une petite flemme du vendredi soir, le tout associé à une grosse flemme de mettre un nouvel embout torx 15 pour ces putain de nouvelles petites vis de Plums !

Bon, je me dis qu’il va bien y avoir quelqu’un avec du matos de réparation. Pardi, quel con suis-je de nouveau, je suis entouré de skieurs. Ils n’ont rien. Ils sont toujours là à nous quémander le moindre serflex dès qu’ils ont un soucis, mais jamais rien, même pas une main pour nous aider…

Par contre, pour émettre des remarques désobligeantes, croyez moi, certains ont la langue bien pendue, qu’est ce que tu en penses Gaétan ? ;) 

 Et là, je me tourne et je vois une fille, je regarde ses pieds, elle est en split …. 

Mon regard se tourne vers ses fixes, se sont des Plum …

je mate ses spoilers, oufti des carbones !!! 

« Boumm !!! », je tombe à la renverse

 Dur retour à la réalité, elle n’a pas d’outil adéquat. J’apprends par la suite que ça reste une Quenilles. On ne peut vraiment pas avoir que des qualités…

J’attaque la montée avec prudence. J’espère que le serrage au couteau, le tout renforcé au scotch, tienne bien. Au loin je vois Alex G avec sa split en train de galérer. Il faut avouer, que de temps à autre, nous pouvons être en difficulté sur terrain technique … 

Avec Fabien, nous passons une bonne partie de la montée à chambrer toutes personnes présentes sur terre. Les Vamps ont quitté leurs sièges. 

Je me dis «Putain ça c’est trop bien, faut que j’y pense pour le CR … ». Bon au final j’ai tout oublié sauf une phrase ! Je me dis que c’est peut-être mieux vu la longueur du CR.

La montée se poursuit sans encombre avec un groupe de tête qui file devant. Gilles reste avec le groupe de derrière. A défaut de les voir arriver, je peux les entendre papoter de chez papoter !! Je précise, pour éviter tout quiproquo, qu’il n’y avait pas Florence dans ce groupe. Gilles m’indique qu’il gère le groupe. YOUPIII !!!! Me voilà seul, sans Gaëtan, sans skieur, Banzaiiiiiii 

Faut quand même que je me grouille pour arriver à l’heure au sommet

12h32, me voilà au somment. La vu est tout juste splendide !!! Je rejoins une partie du groupe pour mater la vue et manger un petit bout. C’est magnifique comme dirait certaines personnes ;)

La descente se passe sans encombre avec des petites figures d’Hugo en snowboard. Il faut rendre à César ce qui NE lui appartient pas, pour une fois, les skieurs avancent un peu….

Descente magique avec Vincent qui nous fait passer par le petit couloir repéré à la montée !! Habile la guêpe !! (ps : d’après Google c’est « pas folle la guêpe » mais je n’aime pas trop) 

Nous finissons par louvoyer entre les cailloux et rider les derniers mètres de neige  A noter, que la majorité des skieur qui, en plus d’être skieur et déterlou, préfèrent marcher … 

Et merde … (j’aurais du la fermer), ma casquette s’envole avec la vitesse du ride. Me voilà bon pour remonter un peu. Nous voilà tous au parking avec un grand sourire !!

Au final, que retenir, parce qu’entre le vrai du faux du vraiment vrai …. Et bien retenons tout simplement que c’était un vrai chouette week end !!

Et puis s’il n’y avait qu’une phrase à retenir, ce serait celle de Fabien (mais pas notre Poulidor national même si ça lui irait très bien) :

 « Si tu dois te planter, plante toi, mais plante toi avec panache !!! » 

Pierre P